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Mars 2014 : Mi-mars, le Valais de l’énergie s’est agité autour de la proposition de mettre en jachère les énergies renouvelables. Cette mesure inutile et rétrograde démontre un manque total de vision. Pour assurer notre approvisionnement, nous aurons en effet besoin de toutes les sources d’énergies propres, qu’il s’agit de rendre complémentaires et en aucun cas concurrentes.

Une fausse bonne idée. Voilà comment qualifier la proposition du directeur des Forces Motrices Valaisannes de mettre en jachère les installations des nouvelles énergies renouvelables.

Dans une vision simpliste, il entend ainsi limiter l’actuelle abondance d’électricité, responsable des baisses de tarifs. In fine, cela devrait permettre de faire perdurer l’hégémonie de l’énergie hydraulique, faussement considérée comme concurrente aux autres énergies renouvelables. Les nouvelles énergies renouvelables – biomasse/solaire/éolien – représentent à peine plus de 2% de l’énergie actuellement produite en Suisse. Il serait donc illusoire de croire que la suppression de ces quelques pourcentages changerait quoi que ce soit à la situation. De plus, le marché de l’énergie est européen, voire mondial. Le prix de l’énergie en Suisse dépend de facteurs sur lesquels l’influence valaisanne n’est que très limitée. La politique énergétique 2050 prévoit une augmentation importante de la production d’énergie verte.

Le solaire devrait à lui seul fournir 20% de l’énergie suisse, notamment pour faire face à l’abandon du nucléaire. Comment dès lors imaginer se priver aujourd’hui des énergies nouvelles ?

Qui investirait dans la recherche ou réaliserait des installations promises pour de longues années à la jachère ? Pour y remédier, on promet alors des subventions. Mais on voit mal pourquoi et comment subventionner de l’énergie que l’on déciderait de ne pas utiliser pour simplement sauvegarder les marges de l’énergie hydraulique. Comme on voit mal comment préparer l’avenir grâce aux énergies renouvelables tout en se refusant le droit de les tester, de les améliorer, etc.

C’est une vraie planification à la soviétique qu’il faudrait mettre en place, avec des mesures dirigistes et des subventions disproportionnées, totalement contraires à notre économie libérale. En réalité, nous vivons un changement de paradigme dans le domaine énergétique et nous devons nous y adapter. Dès lors, il est beaucoup plus cohérent de poursuivre la diversification de notre approvisionnement énergétique et de miser sur la complémentarité des énergies propres. Les barrages sont par exemple un excellent moyen de stocker en grande quantité l’énergie produite par le soleil ou le vent. L’avenir se prépare aujourd’hui, en matière d’énergie aussi, et il serait purement inconscient de se priver de nos futures richesses.

Isabelle Darbellay Métrailler, présidente d’Avenir Ecologie

Décembre 2012 : Etre responsable, c’est économiser l’énergie (Article paru dans Tribune des politiques du Nouvelliste)

Depuis la décision historique d’abandonner l’énergie nucléaire, il se dit un peu près tout et n’importe quoi, depuis les lobbies électriques qui, voyant leurs bénéfices fondre, crient à la pénurie aux écologistes qui, capitalisant sur la catastrophe de Fukushima, pensent avoir toutes les solutions.

Dans ce contexte, un canton comme le nôtre où les énergies renouvelables sont foisons doit développer cet avantage concurrentiel. Solaire, éolien ou bio-masse par exemple sont parfaitement complémentaires à l’hydraulique. Seul leur développement coordonné permettra de garder notre place privilégiée d’exportateur d’énergie. Parallèlement, l’économie de l’énergie constitue la première des priorités pour les citoyen-ne-s. En effet, l’énergie la plus propre et la moins chère reste celle que l’on n’a pas besoin de produire. En matière électrique, on estime le potentiel d’économies à environ 1/3 de la consommation.

Dans l’industrie, on évalue à 1.3 TWh (1.3 milliards de kWh) le potentiel d’économies sur les moteurs électriques qui consomment près de 70% de l’énergie électrique utilisée. En effet, la variation de vitesse permet de réduire sensiblement la consommation énergétique des moteurs industriels en en supprimant le fonctionnement continu. Certains l’ont compris et réalisent aujourd’hui des projets d’amélioration de l’efficience énergétique car ils se traduisent également par des économies financières.

Cela est d’autant plus intéressant que ces projets intègrent souvent des systèmes de récupération d’énergie permettant des gains substantiels sur le chauffage. Des industries énergétiquement économes disposeront d’un avantage concurrentiel certain à l’avenir. Du côté des ménages, la même réflexion est de mise.

L’assainissement des chauffages électriques permettrait des économies de l’ordre de 4.3 TWh, les appareils ménagers de 2. Des réglages efficaces du chauffage, qui consomme généralement la plus grande part de l’énergie domestique, permettent des économies substantielles, pour autant que la population y soit sensibilisée.

Chaque degré supplémentaire augmente par exemple la consommation énergétique de 7 à 11%. Et que dire de tous les appareils inutiles comme les poivriers électriques et autres gadgets ménagers ? Activer le potentiel d’économies d’énergie facilitera la mise en œuvre de la sortie du nucléaire ; et là, chacun-e doit faire preuve de responsabilité.

Isabelle Darbellay Métrailler, présidente Avenir Ecologie

Le samedi 17 septembre, afin de montrer symboliquement sa vision d’une écologie constructive, les membres de la liste « Avenir Ecologie » ont décidé de faire avancer un projet trop longtemps bloqué, celui du rehaussement du barrage du Grimsel.

Nous avons marqué pour abatage les 46 arolles que des associations écologiques privilégient à la sécurité énergétique du pays. Par cet acte symbolique, nous montrons notre volonté de décider clairement de priorités. Le développement des énergies renouvelables nécessite des solutions pour stocker l’énergie : dans ce cas, 46 arolles ne sauraient avoir plus de valeur que le développement d’une énergie propre, d’autant plus que plus de 200 arbres demeureront.
Les Forces Motrices de l’Oberhasli entendent augmenter la capacité de stockage du lac de retenue afin de servir de solution de stockage pour les énergies solaire et éolienne, en plein développement dans le canton de Berne. Cela est une priorité pour la Suisse post-nucléaire. Bien sûr, il ne s’agit pas de cautionner aveuglement tous les projets. La défense de notre milieu est essentielle et « Avenir Ecologie » entend aussi le rappeler. Mais le soutien aux énergies renouvelables est nécessaire pour assurer notre développement de manière durable. Ainsi, quand des projets offrent des compensations suffisantes, comme ici le replantage de 2500 arolles, le courage politique consiste à trancher. Si les jeunes arbres ne remplaceront pas aujourd’hui leurs aînés centenaires, ils seront encore là dans quelques siècles pour témoigner du bienfondé des concessions faites pour assurer notre avenir sur le long terme.

Lire le communiqué de presse (PDF)

« Avenir Ecologie » milite pour une écologie constructive, efficace et responsable !

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